La commande du paquebot Normandie est officiellement passée
le 20 octobre 1930 aux chantiers Penhoët de Saint-Nazaire : ce sera la coque
T6. Elle va donner lieu à une des plus grandes réalisations techniques
avant-guerre. |
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La coque définitive d’une longueur de 313,75 m - soit 10
mètres de plus que la Tour Eiffel - est finalement proposée par un
architecte russe émigré en France, Vladimir Yourkevitch. Elle s'illustre par
des formes très originales : le navire est beaucoup plus large que ses
concurrents, et une étrave retouchée en forme de Y pour mieux pénétrer dans
l'eau et offrir le moins de résistance de carène possible. Elle est
également rééquilibrée par un bulbe d'étrave et pourvue d'un brise-lames.
Les trois cheminées (dont une factice) en forme de gouttelettes et inclinées
vers l'arrière sont dessinées par l’artiste Marin-Marie ; elles rehaussent
des superstructures arrondies. L'arrière se démarque des autres navires de
l'époque : pas d'ouverture pour le chargement, mais une succession de
terrasses incurvées. |
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La première tôle de quille du nouveau
paquebot est officiellement posée le 26 janvier 1931 aux chantiers de Saint
Nazaire. Le 29 octobre 1932 le président Albert Lebrun, avec son épouse
comme marraine du navire, assiste au lancement de la coque avant
l’installation des moteurs, des cheminées, la mis en place de nombreux
équipements et aménagements intérieurs. Le 11 mai 1935, Normandie arrive au
Havre pour divers travaux. |
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Le président Albert LEBRUN participe à
l’inauguration du navire le 23 mai lors d’un diner de gala avec un
millier de convives et le Président de la République passe la nuit à bord du
paquebot. |
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La mise en service commercial
intervient le 29 mai 1935 avec le premier voyage Le Havre-New York.
Avec NORMANDIE, la Cie Gale Transatlantique, s'octroie le ruban bleu (record
de traversée transatlantique) avec 30 nœuds à sa première traversée et une
vitesse moyenne de 29,94 nœuds en 4 jours, 3 heures, 14 minutes. |
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Le 7 juin 1935, il repart de New York
et atteint une vitesse de 30,31 nœuds au retour. |
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En 1938 et 1939, il effectue, en plus
de ses traversées régulières, deux croisières en Amérique du Sud, au départ
de New York. |
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En décembre 1941, le navire est saisi par l’U.S. Maritime
Commission puis confié à l’U.S. Navy qui le transforme en transport de
troupes, rebaptisé LAFAYETTE. A l’occasion de travaux dans le grand salon
des Premières classes, le feu est mis accidentellement à des brassières de
sauvetage entreposées à proximité. De crainte de voir le feu se propager aux
installations portuaires, les pompiers et les bateaux-pompes de la ville de
New York déversent des trombes d’eau sur les superstructures du navire.
Déséquilibré, NORMANDIE chavire dans la nuit du 9 au 10 février. |
Après une tentative de renflouement, NORMANDIE est
finalement vendu à un ferrailleur de Newark en octobre 1946. Sa démolition
s’achèvera en octobre 1947. En compensation, la Compagnie Générale
Transatlantique se verra attribuer en 1946 le paquebot allemand EUROPA, qui
sera transformé et remis en service en 1950 sous le nom de LIBERTE. |